mardi 2 avril 2013

Entretien avec le ganadero.


Juan SANCHEZ FABRES pouvez-vous nous présenter les origines de votre ganaderia ?
L'élevage des Héritiers d'Alfonso Sanchez-Fabres est issu de la division en 4 parties de celui de Paco Sanchez "Coquilla" en 1934. Cet élevage, lui-même formé par des bêtes acquises au Comte de Santa Coloma d'origine principalement Ybarra saupoudrée de Saltillo.

Mon grand père ami de Paco Coquilla acquiert l'une de ces quatre parties mais, n'étant pas aficionado, il confie très vite la destinée de l'élevage à mon père Alfonso. Malheureusement aujourd'hui les trois autres branches, ont disparu.
 

Quelles ont été les dates historiques pour le fer de Sanchez-Fabres?
 
L'élevage acquiert l'ancienneté à Madrid le 13 octobre 1935.
 Madrid a été l'arène de nos succès : le 4 juillet 1936, Pepe Bienvenida coupa les deux oreilles et la queue de Terciopelo et son frère Manolo en fit autant a Pañofino, le 10 mai 1939, lors de la corrida du Montepio.

Le 17 mai 1959, toujours à Madrid, le toro Relampaguero prend 7 piques, renverse 6 fois le cheval, le jour où entre en vigueur le marquage des deux cercles concentriques qui garantissent la distance entre toro et cheval lors du tercio de piques. Il fut honoré d'une vuelta posthume. C'était l'époque où les figuras s'arrachaient nos toros.

Quand sont apparues les premières complications ?
A partir des années 80, apparaissent les difficultés pour cet encaste, à cause d'une exigence démesurée quant à l'aspect extérieur du toro, sur des bases, à mon sens erronées, concernant le trapio. Les Coquillas sont ainsi exclus des arènes de première catégorie.
 
Quelles sont les raisons de ce changement de mentalités ?
Un certain secteur de la presse entame à cette époque une croisade en faveur du toro grand, très armé, et pousse le spectateur à penser que le danger et l'importance du toro tiennent uniquement à son aspect physique.
Ils oublient que, davantage que son aspect extérieur, ce qui effraie les toreros, c'est ce que les toros ont dans la tête. De plus, un toro qui a les cornes courtes et qui en voit les pointes frappe plus précisément que celui dont les cornes sont longues et tournées vers le ciel.
Quels sont les principales caractéristiques du toro de votre élevage ?
Le toro de Coquilla a un regard sauvage et fiévreux, je dirais presque intelligent, ses yeux sont exorbités et son angle de vision semble être de 360°. Il est en général dur de pattes et dur à la mort, il résiste debout et ne tombe qu'à l'extrême limite.
Le "mauvais toro" est toujours sur la défensive sans pour autant laisser voir sa condition de manso, il fuit rarement les capes, ne sort pas seul du cheval, et vend toujours chèrement sa peau, bouche close.
Le bon est formidable, il répète infatigablement ses charges, et lorsque sa bravoure est canalisée, il prend 20 muletazos par le bas en faisant se lever le public. Son comportement au cheval peut être spectaculaire et permet aux vrais picadors de briller et ainsi de revaloriser ce tiers.

 
Qu'attendez-vous de cette corrida?
Ces toros devaient être combattus à Madrid lors d'une novillada au mois de septembre dernier. Pour diverses raisons, la novillada n'a pu être lidiée en totalité et ce sont donc les toros avec les meilleures références de la ganaderia qui composent ce lot. Je suis impatient de voir le comportement de mes toros à quatre ans et suis très heureux de retrouver l'aficion française qui sait apprécier la caste vive et différente de ce type de toros. J'espère que l'émotion sera au rendez-vous, le 8 mai dans le ruedo Saint Séverin.

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